Il y a peu, nous étions dans une asso de jeunes gays et lesbiennes. Deux soeurs, un postulant pour raconter, présenter, partager l'histoire des soeurs et notre vie de soeur de la Perpétuelle Indulgence.
Presque un exercice de style où nous avons vu maintes fois nos ainées s'illustrer avec brio. Surtout ne pas oublier les dates, étaient-elles trois ou quatre à la première action... bref comment redire sans trahir ou rabacher ?
Je crois que nous nous en sommes bien sorties mais le plus étonnant pour moi reste ce sentiment étrange; faire parti de l'Histoire!
Si souvent j'ai l'impression de subir, de voir s'agiter l'Histoire et d'en garder juste l'écume, d'en avoir le sel sur le visage sans jamais avoir pu me jeter dans les vagues.
Il y eut de grandes manifs et oui, j'y étais. Quelques mouvements artistiques, politiques ou spirituels et là aussi, je fus du lot.
Mais, cette fois-çi en parlant de la communauté gay, de ses tribulations durant la seconde moitiée siècle précédent, de cette saloperie de Sida, des Soeurs, du bonheur et des déceptions rencontrés en trainant mes talons sur les trottoirs et les dancefloor; notre histoire était la mienne, mon aventure rencontrait celle de beaucoup d'autres.
Instant étrange où tout est en harmonie mais aussi en mouvement.
Certains se vantent de ne pas changer, de n'avoir jamais varier et cela m'a toujours fait rire intérieurement. Un peu comme les notaires de Brel dans sa chanson sur les Bourgeois, ils sont ravis de se regarder passant les années, satisfaits. Comme Brel je trouve cela touchant, comique et un peu pathétique aussi.
J'espère que j'ai changer et que je continuerais à évoluer, à tenter l'Histoire!
Se détourner de l'histoire est un peu ce que me semble faire beaucoup dans notre pays. Inquiets pour leurs histoires individuelles (leur travail, leur famille) ils laissent à d'autres le soin de faire l'Histoire. Ce n'est jamais très bon signe pour les libertés collectives et individuelles.
Mais, depuis ce beau sentiment à la sortie d'une action sans rien d'extraordinaire, j'essaie, un peu plus, de savourer et de comprendre, de conserver et de tendre vers...
Bref, de vivre mon histoire avec et dans l'Histoire.
Sur la Carte du Temps que Nos Chemins soient de Lumière
dimanche 3 février 2008
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