Avant d'être la belle journée qui a vu l'élévation d'une nouvelle novice, une belle manif pour le droit des tapins et aussi le jour anniversaire de notre Ordre; c'était pour moi le samedi de ma semaine Sainte.
J'ai gardé bien peu des rites qui ont marqué ma vie d'avant.
En fait, je n'ai gardé que la pratique de l'office de Complies, celui de l'office des Morts, le carême et la semaine Sainte. Dans cette semaine un moment m'est particulièrement cher: l'office de l'agonie du Christ et le vendredi Saint.
Mon portable est éteint, la porte de ma chambre reste close.
Cette année mon esprit et mon coeur furent habités par des méditations qui n'étaient pas si éloignées qu'il y paraît.
La première était l'Absence. Sûrement parce que c'est le thème du recueil que je suis en train d'achever, peut être aussi en raison des choix qu'il m'aura fallut faire cette année.
La seconde fut le Combat. Je me suis souvenu des combats qui furent miens, du serment d'allégeance des soeurs où je me suis engager à nouveau pour un autre combat, celui qui s'est enfin achevé dans notre petit couvent.
Au combat, on ne gagne jamais que de nouveaux absents. Des absents qui vous hantent, des absents qui vous libèrent, certains qu'on pleure, d'autres qu'on regrette. On gagne aussi, quand on les gagne, des énergies nouvelles dans le coeur, les yeux, les mains, de ceux qu'on découvre à ses côtés.
Surtout, ne pas se perdre soi-même. C'est la seule façon pour qu'un combat ne devienne pas une guerre.
La dernière de mes méditations fut sur l'Espoir. L'enjeu de la nuit au Mont des Oliviers m'a toujours semblé être la vie ou la mort de l'Espoir sur soi, sur l'autre, pour soi et pour l'autre.
Certains trouveront certainement malsain de prendre autant de temps pour réfléchir et prier sur le récit de l'agonie puis du supplice d'un pauvre type en Palestine il y a plus de 2000 ans.
J'y ai trouvé une paix profonde, une joie nouvelle, pour continuer a écrire ma vie de garçon, ma vie de soeur, mon choix d'être un Homme.
A l'instant où j'écris, du Tibet à la Birmanie, de l'Afrique à l'Amérique Latine, en fait partout dans le monde, tant d'hommes et de femmes se battent, entourés de tant d'absents, avec l'Espoir de la Liberté, de la Justice, de se trouver eux-mêmes pour que le Monde en soit meilleur!
Si on ne peut faire mieux, du moins, on ne doit pas faire moins.
mardi 25 mars 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire