vendredi 28 novembre 2008

reprise

un long moment de silence veut toujours dire quelque chose!
Pas de grandes bourrasques, pas même un petite intempérie, juste le temps qui file et des priorités qui changent, évoluent, se déplacent pendant quelques temps.
Le p'tit couvent avance et ses soeurs y sont pour beaucoup. On cogite, on discute, on se passionne et on rêve ensemble pour répondre à tout ce qui nous touche, à tant et tant de trottoirs qui appellent nos talons. On apprend à respecter les indépendances pour être mieux ensemble. On prend le temps de réfléchir pour lancer des projets à long terme.
Un exemple...
Nous avons longuement discuté avec Apostasia du fameux livre de Tristant Garcia, La meilleur part des Hommes. Elle en a livré une critique magnifique et enflammée dans son article Triste Garçon dont j'essaierais de vous donner le lien dans un prochain post (faut que je me renseigne pour savoir comment on fait ça ! lol).
Nous n'étions pas d'accord et ne le sommes toujours pas. Ce qu'elle considère comme une forme de révisionisme des années 90 et de la grande guerre du Sida, je le vois comme une réapropriation par la fiction des enjeux humains d'une période pas si lointaine. Oui, la mise en abyme des personnage à travers leurs "alter égo" ( Didier Lestrade, Guillaume Dustan...) dans la réalité est culotée mais après tout, elle ne peut faire grincer des dents que dans le landerno transpédéguouine intello militant. Pour ces dents là, je ne m'inquiéte que fort peu car ils ont la canine solide.
Dans ce débat, je retrouvais d'autres débats, des ondes de chocs et des lignes de fuite qui chez les soeurs aussi font écho.
Une sorte de querelle inutile et stérile des anciens contre les modernes, où tout ceux qui n'ont pas connu le Père Lachaise trois fois par semaine (merci pour la culpabilité facile et le diktat compasionnel) ou les grandes heures d'Act Up (voir juste le Palace et le piano Zinc, voyez où se loge parfois l'Histoire!) se trouve en permamence cité à comparaître au grand tribunal de l'histoire, sommé de se justifier, de faire valoir leur droit à en parler, à y faire référence ou juste à s'en inspirer pour faire oeuvre de fiction comme ce Tristant Garcia. Seulement voila, ce sont souvent les mêmes grands prêtres qui se sont acaparé la mémoire de toute une époque et toute une communauté et la fossilisent par stratte avec une ardeur méritante qui se transforment souvent, l'instant d'après, en prophètes maudits jetant anathèmes et imprécations sur une génération d'analphabètes grégaires et ingrats, consumuéristes et .... comble du comble... amnésiques!
La mémoire est une autre vie du passé, elle est mouvante. Qu'elle soit parcellaire, fragmentée, reformulée, détournée, revisitée, pour exister et se transmettre elle ne doit appartenir à personne et nous être commune à tous.
Voila, par exemple, les idées qui bouillonnent par chez nous et qui inspireront peut être une de nos prochaines actions....
Love, Peace and Freedom

2 commentaires:

Sister Apostasia a dit…

Chérie Mystrah...

Non, je crois que tu n'as pas compris la critique que Soeur Apostasia fait du livre... D'ailleurs, ce n'est pas Apostasia qui parle - elle n'était pas née - c'est Sarah, ses 21 ans, ses cheveux tondus de Gouine amoureuse... Et oui, je parle avec mes cheveux, contre le négationnisme, non pas, forcément, de toute l'histoire de l'épidémie, mais contre le négationnisme du rôle des femmes dans l'épidémie... C'est sur cela que j'ai écrit, et le lien, le voilà : http://www.leoscheer.com/spip.php?page=manuscrit-albertine-copiste-triste-garcon
C'est surtout cela que j'ai mis en exergue.
Il y a, aussi, une réelle escroquerie marketing et intellectuelle : la personne remerciée en fin d'ouvrage par TG est certainement l'une des moins appropriées comme référence de l'histoire des homos, et du sida.
Tu as lu, comme moi, cet autre livre, d'un autre auteur : L'Amant des Morts - de Mathieu Riboulet. Comme par hasard, la littérature y est portée à son épithome, parce que le mouvement de la fiction est aussi un mouvement des faits... Non pas journalistiques, mais au-delà, vers les âmes...
Ma Chère Soeur, tu es mon Aînée, certes, au Couvent, ma Cadette, aussi, dans la chronologie... C'est aussi ces tensions entre nos âges et nos parcours de militantes qui font les richesses du Couvent. Pour le reste, pardonne moi, mais je ne suis pas convaincue.

Antony a dit…

Ma soeur ...

Faute d'adresse mail sur votre profil pour vous contacter, je me permets de vous laisser ce commentaire, quoi qu'il ne se rapporte pas du tout à l'article.

Quelques lignes pour vous souhaiter une très bonne année 2009, pleine d'amour, de joie et de prospérité !

Que les anges veillent sur vous et vos soeurs !

Antony (de Tours, garde-du-corps attitré lors de la marche contre l'homophobie et amateur de course sur les quais de la gare)