mardi 15 juillet 2008

Souvenirs de Gay Pride

Je voulais pas y aller!
ben oui, il faut bien l'avouer, autant j'aime les Pride en province autant la Gay Pride de Paris en soeur ça me fatigue rien que d'y penser.
Je sais, je sais notre 14 juillet à nous autres "LGBTQ" (ça aussi ça m'énerve, ces abréviations ridicules qui sentent le politiquement correct et le pédé de salon!) est une date importante, un incontournable. D'ailleurs notre appartement devient pendant une semaine un îlot gay en plein 20e arrondissement entre les costumes qui se terminent, les copains gay et lesbiennes qui débarquent d'Europe et d'ailleurs, les téléphones qui sonnent toutes les 15 secondes pour savoir ce qu'on fait après la marche, qui reste le dimanche, organise-t-on un grand dîner la veille, si quelqu'un a un boa bleu avec des touches de jaunes à prêter ou juste pour raconter l'angoisse d'une cousine de province qui justement débarque ce WE là mais à qui on a jamais avouer préférer les garçons!
Bref, un moment clé de notre année.
Mais en tant que Soeur ?
Ben là c beaucoup plus compliqué. D'abord difficile de faire passer un message politique perdues au milieu de 800000 personnes, difficile de prendre du temps avec ceux qui le souhaiteraient obligées que nous sommes de courir après les chars tout en faisant des sourires au centaines d'appareils photos et puis ya la fatigue. Et oui, arrivée fin juin j'avais sous les talons 3 mois d'actions tous les WE !
Bref, j'aurais bien rangé ma cornette et laissé le plaisir de défilé à la Gay Pride Parisienne (pardon, Marche des Fiertés, grrrrr ça m'énerve ça aussi lol!) à celles de mes soeurs que ça éclate!
Mais bon, j'y suis allé.
Passons sur la pénible "rencontre" avec mon ex marraine et mon ex grande soeur vaguement déguisées mais toujours corsettées dans leur sempiternels traumas censés excuser des comportements infantiles variant entre bêtise et méchanceté.
En fait, de cette journée j'ai gardé deux moments forts:
_ La minute de silence où les deux couvents parisiens, réunis à genoux dans un immense cercle ont forcé le respect et l'admiration de beaucoup en montrant que de nos diversités pouvaient naître de si beaux instants, que la mémoire de nos morts, que la profondeur de nos combats étaient la source d'une solidarité dont les égomaniaques de tout bord n'auraient pas la peau. J'étais fieres de voir nos novices et postulantes rencontrer sur le trottoir parisien leurs soeurs, leurs tantes, leurs grands mères et arrières grand mères, bref leurs soeurs d'un couvent qui est tout de même la maison mère de l'Ordre en France.
_ Le dîner au couvent. Inconscientes, on avait décider de resortir ensuite après un p'tit break au couvent. Bien sûr, une fois assises impossibles de redécoller. Résultat: Sylvie (la tenancière du Couvent) retroussant ses manches, motivant ses troupes et improvisant un grand dîner post pride dans la cuisine. 4h plus tard plus de la moitié du couvent de Paname, maris et amis compris, ripaillait joyeusement, chantait sans égards pour les voisins tout ce que le répertoire français contient d'hymne de Folles dingues. A se tordre de rire jusqu'à 1h du mat, on a fini par se décider à aller boire un verre, en garçons, dans le Marais pour retrouver les copains, les copines et les autres (d'éventuels amants de Pride! lol)... heureux de se connaître, fiers de partager aussi de tels moments sans talons ni cornettes, juste pour le plaisir d'être ensemble!
Alors oui, il me faut bien l'avouer aussi, il y aurait bien des mercis à dire pour ces souvenirs de Pride 2008.
Parce que même si elle me gonfle, même si j'avais pas envie de la faire, cette pride fut une vraie Pride justement parceque nous l'avons faite ensemble, soeurs, copains, copines, parents, mari(e)s, ami(e)s, amant(e)s.... et que justement, c'est ensemble seulement que nous pouvons vivre l'esprit de ce jour de fête et de mémoire, de cette folle journée de nos fiertés!
Alors, finalement, vivement l'année prochaine...

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