mercredi 14 mai 2008

Le Blues du Ressourcement

L'année dernière, à peu près à la même époque, j'avais une marraine, une soeur ainée et j'étais au Couvent des Montagnes pour faire un ressourcement avec des soeurs devenues presque mythiques tant on m'en avait parlé.
J'étais pas rassuré, pourquoi le cacher, moi qui déteste la nature presque autant qu'elle m'en veut, qui n'avait aucune idée de ce que pouvait être une semaine partagée avec des malades. Bref, j'avais la trouille, une rage de dent, une demie tonne de bagages, la phobie du vert mais j'avais surtout une envie de Folle d'aller là haut voir ce qui se passait de si beau pour que mes soeurs en parlent les larmes aux yeux, la joie au coeur, la passion dans la voix.
L'année dernière, un peu plus tard dans le mois, je rentrais du Couvent des Montagnes le jour de mon anniversaire.
A la gare de Lyon, mon coloc et mon grand frère me faisaient la surprise d'être là.
Dans le taxi, à la maison, au restaurant, ils n'ont pu m'arrêter tant j'avais besoin de raconter, de décrire, de partager les larmes d'Assina, le sourire de José, les délires de Dominique, mon élévation au rang de Soeur du Couvent des Montagnes.
Encore aujourd'hui, j'ai le coeur qui palpite de la Folie de mes soeurs, du dévouement d'Anne et Etienne, de la Beauté, de la Liberté, de la Profondeur de tout ce qui a pu s'offrir quelque part dans le Vercors.
Un an plus tard, ma marraine s'en est allée, ma grande soeur aussi, beaucoup de choses ont été brisées stupidement! Cinq soeurs sont au Couvent des Montagnes avec un nouveau groupe de ressourcés.
Je sais que derrière mes mots il y a de la colère, du dépit et de la frustration.
Si notre dernière action a fini de me convaincre que nous avions eu raison, si le sourire des Bears pendant la messe samedi dernier, les confessions dans les backrooms le samedi précédent ne valent pas moins que ceux des ressourcés au Caribou.......
et bien, malgré tout, j'ai le Blues du ressourcement, j'aimerais être là haut avec elles et que rien n'ai changé entre nous.
J'aimerais croire que le temps fera son effet, qu'en Décembre les choses auront été mises à plat et que je remontrais, que j'y accompagnerais de nouvelles soeurs ou novices de Paname pour qu'elles puissent découvrir l'aventure fabuleuse d'un ressourcement et se découvrir à travers ces instant magiques.
J'aimerais le croire...
mais la Vie m'a appris qu'on ne peut être responsable que de soi et de ses actes, que ce qui n'est pas entendu une première fois l'est rarement la seconde, que les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets.
Alors les Filles, vous qui continuez l'aventure, loin là haut dans la montagne, que votre semaine soit de Lumière pour l'Amour de vous mêmes et de nos chers ressourcés.
Dans la Vallée, ce n'est pas le boulot qui nous manque, on continuera a se battre avec parfois au fond du coeur... le Blues du Ressourcement.

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